L’annonce a été faite par « Rwandan’s rights », celle de la sortie imminente du livre intitulé « RWANDA IN THE NAME OF INJUSTICE » (Rwanda au nom de l’injustice) du journaliste Dieudonné Niyonsenga alias Cyuma Hassan, actuellement détenu à la prison de Mageragere à Kigali.
Dieudonné Niyonsenga, reporter et responsable d’une web-télé dénommée Ishema Tv, a été condamné à sept ans de prison par la Haute Cour du Rwanda, pour des motifs incongrus tels que agression, obstruction auprès d’agents des forces de l’ordre et exercice du journalisme sans carte de presse. Tout porte à croire que cette condamnation n’est que l’oeuvre d’une énième entorse de la liberté de presse au Rwanda, étouffée par le régime de la terreur commandé par Paul KAGAME qui ne cesse de procéder à ma chasse aux journalistes qui exercent en ligne.
Dieudonné Niyonsenga s’est vu être infligé une peine injustement lourde, arbitraire et aberrante, dénoncée à l’unanimité par plusieurs organisations de presse notamment Reporters sans frontières (RSF), sous le silence inouï de la communauté internationale.
Pour la petite histoire, tout a commencé le 15 avril 2020, alors que Dieudonné était en route pour faire un reportage sur les effets des restrictions de déplacement imposées dans le pays. Il a été par la suite arrêté et accusé d’avoir prétendument “enfreint les mesures de confinement pendant la Covid-19” et avoir présenté à la police une “fausse carte de presse”. 11 mois durant, ce dernier a été placé en détention préventive, avec interdiction formelle pour ses proches ou son avocat d’entrer en contact avec lui. Un cauchemar en plein 21ème siècle où les droits humains sont garantis par tous les pays, ou presque.
Quelques semaines avant sa première arrestation, Dieudonné Niyonsenga, connu pour ses reportages sur les quartiers défavorisés, avait publié plusieurs vidéos sur sa chaîne, notamment des interviews accusant des militaires rwandais de viols et pillages présumés. Il avait également réalisé des reportages sur la destruction, par les autorités, d’habitations en pleine crise sanitaire. En février 2020, le journaliste s’était distingué en rapportant avoir vu des blessures sur le visage de Kizito Mihigo, célèbre chanteur militant pour la paix au Rwanda, lors de ses funérailles, mettant ainsi à mal la version du suicide relayée par le gouvernement.
11 mois après sa détention préventive, le calvaire de Dieudonné sembla prendre fin le 14 avril 2021, date à laquelle le journaliste est libéré deux jours après avoir été acquitté. Joie de courte durée, alors que le procureur alla en appel, Jeudi 11 novembre 2021, le prisonnier de la conscience sera finalement condamné à sept ans de prison et à une amende de cinq millions de francs rwandais (environ 4.280 euros). Comme quoi, personne n’échappe à l’étau de Kagame.
Ce dernier sera conduit à la prison de Magerarege pour son incarcération et le début des plus grandes souffrances de son existence. Pour preuve, Rwandan’s rights alertait le 10 juin 2022 que Dieudonné Niyonsenga subissait des grosses tortures depuis la cellule de Mageragere et, par conséquent, mettant sa vie en danger.
Tout compte fait, le Rwanda sous Paul Kagame se comporte en un environnement hostile pour la presse et ses tenanciers. Plusieurs entraves à la liberté de la presse par des arrestations des journalistes ainsi que la suppression de leurs médias sur toutes les plateformes des réseaux sociaux ont été signalés durant ces dernières années, et ce à l’initiative du pouvoir de Kigali.
Actuellement, le Rwanda occupe la 156e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse établie par RSF en 2021.
(La Rédaction)